Il y a ce moment, où malgré tout ce que tu as accompli, tu te réveilles un matin et tu te dis : "À quoi bon ?".

Le boulot ne te fait plus vibrer, les objectifs ne veulent plus rien dire, et la liste des tâches s'allonge sans que tu en comprennes vraiment le sens.

T’as cette impression bizarre de pédaler sans avancer, d'être dans un train qui roule à toute vitesse, mais sans savoir vers quelle gare il se dirige.

C’est ce fameux manque de sens qui te bouffe, qui ronge petit à petit la passion que tu avais au début.

Comme dans Fight Club, où Edward Norton incarne un homme qui se sent pris au piège d'une vie sans sens, tu te retrouves dans une boucle monotone qui t'étouffe.

Ça commence souvent par des petites choses.

Des réunions interminables où tu ne vois pas l’intérêt (un peu comme celles de The Office, sauf que toi, ce n’est pas drôle), des décisions venues d'en haut qui ne font aucun sens pour toi, des journées remplies de tâches qui semblent sans impact.

Et là, tu te demandes : "Est-ce que ce que je fais a vraiment de l’importance ? Est-ce que ça a du sens ?".

Quand tu t’impliques dans ton job mais que tu n’en vois plus le pourquoi, tu finis par te détacher, petit à petit.

Ce sentiment, c'est un peu comme regarder une série B du genre Plan 9 from Outer Space sans comprendre l'intrigue. Toi aussi, tu n’as pas compris grand chose à ce film ?

Tu vois bien que les acteurs font de leur mieux, qu'il y a une action qui se déroule, mais tout te paraît décousu, et t'as du mal à rester captivé.

La déconnexion s’installe et, avant même de t’en rendre compte, tu te retrouves à faire semblant, à te dire "C’est juste pour payer les factures", et à te forcer à rester dans le jeu.

Ce manque de sens est souvent le début de quelque chose de plus lourd : une sorte de malaise qui s'installe dans ta vie.

Quand le travail ne fait plus écho à qui tu es, c’est comme s’il devenait une contrainte, un poids qu’il faut porter chaque jour.

Le matin, tu n’as plus l’envie de te lever, la motivation se réduit à zéro, et ce qui était une carrière devient juste un job. Une routine qui tourne en boucle.

C'est là que tu commences à te demander si tu es vraiment au bon endroit.

Tu as grimpé l'échelle, tu as suivi le plan, mais la vue d’en haut n’est pas celle que tu imaginais.

Un peu comme dans le film Wall Street, où le succès professionnel ne suffit plus à combler le vide existentiel.

Et ce malaise, tu n'es pas seul à le ressentir. Beaucoup de cadres se retrouvent coincés, avec l'impression de ne plus contrôler leur trajectoire.

Le quotidien devient fade, et tu commences à rêver d'autre chose, sans même savoir quoi exactement.

Une des raisons pour lesquelles tu peux ressentir ce manque de sens, c’est cette discordance entre tes valeurs personnelles et ce que tu fais au quotidien.

Peut-être que tu accordes de l’importance à l'impact social, mais ton job, lui, est avant tout guidé par les chiffres.

Ou alors, tu as des valeurs fortes d'équilibre de vie, mais ton travail te demande constamment de sacrifier ton temps personnel.

Plus tu avances, plus le fossé se creuse. Et ce fossé crée un tiraillement intérieur : tu veux être intègre, mais tu as l’impression que ce que tu fais n'est pas en accord avec ce qui compte vraiment pour toi.

C’est comme avoir deux voix dans ta tête qui se disputent en permanence.

Et ce conflit te fatigue, il te bouffe de l'énergie et de la motivation.

Il y a aussi l'ennui qui finit par s’installer.

Au début, tu avais des défis, des nouveaux projets, des trucs qui te stimulaient. À chaque changement de poste, tu as de la nouveauté pendant les premiers mois.

Et puis, petit à petit, la nouveauté s’est estompée, tout est devenu routine.

Les mêmes réunions, les mêmes problèmes, les mêmes discussions qui tournent en rond. Tu connais déjà les réponses avant même que les questions ne soient posées.

Et l'ennui, ça tue lentement. Ça étouffe l’étincelle, cette envie de faire, de créer, de se dépasser.

L’ennui, c’est un peu comme une lente asphyxie. Il ne te tue pas d’un coup, mais il te prive de tout oxygène, de tout enthousiasme.

Comme Neo au début de Matrix, tu sens que quelque chose cloche, que la réalité autour de toi est terne, mais tu ne sais pas encore quoi faire pour t'en sortir.

Et plus le temps passe, plus il devient difficile de retrouver cette flamme, de retrouver quelque chose qui te donne envie de te lever le matin avec un sourire.

Parce que, soyons honnêtes, on a tous envie de vibrer, de ressentir que ce qu’on fait a un sens, un impact.

Ajoute à ça les pressions externes : la peur de perdre ton statut, la peur de ce que les autres vont penser si tu décides de tout envoyer valser, de prendre une autre direction.

Quand tu es cadre, tu es censé avoir réussi, être arrivé quelque part.

Alors, avouer que tu n’es plus satisfait, que tu n’en peux plus, ça demande un courage immense.

Parce que tu as ce poids des attentes des autres : tes collègues, ta famille, la société. Combien de fois ai-je entendu de la part de mes amis : "Oui, mais toi, tu es ingénieur".

Tout le monde pense que tu as fait "le bon choix" et que tu dois t’y tenir.

Ces pressions te poussent à rester dans la course, même quand tu sais que cette course ne mène nulle part.

Comme Bill Murray dans Un jour sans fin, tu te réveilles chaque jour pour répéter les mêmes actions, en espérant qu'à force, quelque chose changera par magie. Si un jour, tu te retrouves à la fête de la marmotte, c'est que tu es certain d’avoir pris la mauvaise direction. Hum.

Tu te convaincs que c’est temporaire, que ça passera, que c’est juste une mauvaise phase.

Mais parfois, la phase dure des années, et tu finis par perdre de vue ce que tu voulais vraiment, au début, avant tout ça.

Le sens, il s’est dissous quelque part en chemin, et tout ce qui reste, c’est une routine qui tourne en boucle.

Le manque de sens est une réalité qui touche bien plus de monde qu'on ne le pense. Ce n’est pas que toi.

C’est un problème généralisé, surtout dans un monde où on valorise la productivité avant tout, où on oublie que derrière chaque poste, chaque titre, il y a un être humain qui veut sentir que ce qu’il fait a une vraie valeur.

Si tu te reconnais là-dedans, sache que tu n’es pas seul. Beaucoup de cadres ressentent ce malaise, cette perte de sens, sans oser le dire.

Personne ne l'étale sur LinkedIn, pourtant c'est une réalité que beaucoup vivent en silence.

Dans un prochain article, je parlerai de ces moments où tout bascule, où la quête de sens prend le dessus, et où tu te retrouves face à ce choix crucial : continuer comme avant ou prendre le risque de changer de trajectoire, de trouver quelque chose qui résonne vraiment avec qui tu es.

Parce que, au fond, tout le monde mérite de faire quelque chose qui a du sens. Quelque chose qui fait vibrer.